Atangana-Malongue, T. (2006). Le principe d’égalité en droit camerounais de la famille. Revue internationale de droit comparé, 58(3), 833-858.

Le droit camerounais de la famille, pluraliste, s’inspire des règles coutumières de la parenté fondées essentiellement sur des rapports de subordination. Pourtant les nouvelles réformes abrogeant ou complétant certaines dispositions du Code civil de 1804 sont caractérisées par une recherche de l’égalité entre époux, entre ascendants et entre descendants. L’on constate, toutefois, de la part du législateur camerounais, une réticence à tirer toutes les conséquences du principe de l’égalité qu’il recherche, ce qui n’aide pas vraiment à son efficience. L’application distributive du Code civil et de la coutume dans le droit francophone camerounais de la famille aboutit immanquablement à une remise en cause, lorsqu’il est affirmé, du principe d’égalité. Combinée à la réalité socio-juridique de la polygamie, cette timide affirmation légale de l’égalité entraîne un certain nombre de conséquences fâcheuses quant à son effectivité, complexifiant davantage son émergence. Par ailleurs, les juges, appelés du fait des interrogations et incertitudes découlant du système juridique camerounais à jouer un rôle de premier plan dans la création de la règle de droit, font aujourd’hui une singulière application de certaines règles légales: règles qu’ils interprètent et appliquent coutumièrement, ce qui contribue à leur illisibilité dans le droit familial. L’avancée de l’égalité affichée dans les relations personnelles tranche assez paradoxalement avec son recul dans les rapports patrimoniaux.

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