La question foncière est devenue fondamentale dans les processus de transformations sociales, économiques et politiques en cours dans la sous-région CEMAC et particulièrement au Cameroun. La régulation de l’accès au foncier et la sécurisation des droits y relatifs sont au cœur des enjeux de construction d’un Etat de droit, de lutte contre la pauvreté, de gestion des ressources renouvelables et de la prévention des conflits à différentes échelles (local, national ou régional) et dans le contexte de la mondialisation. La terre est plus ou moins disponible dans la plupart des pays de la région, mais la faiblesse des voies de communication, la forte croissance démographique liée à une pauvreté généralisée des ménages ruraux et aux défis de la protection de l’environnement créent une situation relative de rareté et une gestion conflictuelle. Cette compétition repose sur une crise multiforme et persistante qui contraint les cadres politiques de régulation (désengagement de l’Etat du processus de régulation, émergence de nouveaux acteurs, résurgence des pouvoirs coutumiers) et pousse l’Etat à faire appel aux capitaux extérieurs pour relancer la croissance. L’arrivée de nouveaux acteurs dans le monde de l’agriculture constitue un puissant facteur de dysfonctionnement du monde rural, ce, d’autant plus que l’Etat au niveau central ignore la situation réelle de l’occupation du territoire. Le comportement opportuniste d’une partie des cadres de l’administration accroît la situation des conflits. Par ailleurs, les données concernant cette situation sont éparpillées entre différents acteurs du secteur et de fait inaccessibles pour tous. Chaque acteur a donc une vue partielle du phénomène, d’où l’idée d’un observatoire. L’objet de l’observatoire est de collecter, de vérifier, d’archiver, d’analyser et de rendre disponibles des informations sur la cession/acquisition des terres au Cameroun et dans les pays de la région Afrique centrale afin de favoriser une mise en synergie de tous les acteurs opérant dans ce secteur.