Appels à contribution

N° 53 L’Afrique centrale face aux nouvelles menaces : guerre asymétrique, terrorisme, piraterie et criminalité transnationale (MEON

 

L’Afrique centrale est confrontée comme les autres sous-région africaines à la formation et à l’expression des problèmes de défense et de sécurité engendrées par la mondialisation stratégique ; c’est dans cette optique que cet espace sous-régional se trouve exposé aux dynamiques nouvelles ou renouvelées de circulation de contraintes et de tensions qui correspondent à la montée en régime de différentes turbulences sécuritaires. La guerre asymétrique s’y développe avec des configurations prenant la forme du terrorisme, de la piraterie maritime, criminalité organisée transnationale, des guérillas transnationalisées et des chaines de conflit. Face à ces turbulences, les Etats et sociétés d’Afrique centrale sont le plus souvent désarçonnées et décontenancées, ne disposant pas d’une structuration doctrinale et opérationnelle appropriée de leurs appareils de défense et de sécurité pour faire face à ces menaces commodément qualifiées de menaces nouvelles. Il importe alors de comprendre comment du point de vue doctrinal et conceptuel d’une part, et du point de vue opérationnel et instrumental d’autre part, les pays d’Afrique centrale font face à ces nouvelles menaces. Dans cette perspective, on peut envisager différents axes qui permettent de comprendre comment se présentent et se manifestent ces nouvelles menaces et de quelles manières les Etats et sociétés d’Afrique centrale peuvent y faire face. Le premier axe concerne l’appréciation du niveau de problématisation conceptuelle et intellectuelle des menaces nouvelles dans les pays d’Afrique centrale. Il s’agit ici de voir à quel niveau de maturité se situe la réflexion sur le contexte stratégique créé avec l’avènement de ces nouvelles menaces. Ceci d’un point de vue de stratégie théorique et systémique. Le deuxième axe a trait à l’examen des initiatives institutionnelles ou normatives aux Etats d’Afrique centrale de prendre la mesure de ces menaces nouvelles à l’échelle nationale, à l’échelle sous-régionale, à l’échelle continentale, voire à l’échelle mondiale. Ici, il importe de déterminer le niveau de consistance, de pertinence et d’effectivité des initiatives institutionnelles et normatives prises au niveau politique ou diplomatique. Le troisième axe concerne l’examen des mesures opérationnelles, instrumentales et pragmatiques qui permettent aux pays, pris individuellement, aux pays engagés dans des concertations sous-régionales, régionales ou continentales, d’agir de manière sectorielle ou intersectorielle contre les différentes formes de menaces. Il convient de préciser que ces mesures opérationnelles, instrumentales et pragmatiques ne se limitent aux sphères militaires et sécuritaires mais peuvent aussi concerner les sphères économiques, socio-économiques, socio-culturelles, politico-culturelles, et politico-institutionnelles. Le quatrième et dernier axe concerne la lecture proprement géopolitique ou géo-économique de ces menaces et des démarches de riposte visant à les réguler ou à les juguler. En somme, ce dossier sur l’Afrique centrale face aux nouvelles menaces doit permettre de faire le point sur la situation stratégique de cette sous-région confrontée à ces nouvelles formes d’incertitudes et d’instabilités.