Perceptions et représentations de la coopération française par les acteurs et les décideurs au Cameroun
Etude proposée par la Fondation Paul Ango Ela de géopolitique en Afrique centrale en 2008
Télécharger le rapport final : Enquête de Perception 09 07 08
Coordinateur :
Fred EBOKO, sociologue-politologue, CR1 IRD / FPAE
Experts :
Apollinaire Tite AMOUGUI, Internationaliste, FPAE
Côme Damien Georges AWOUMOU, Internationaliste, FPAE
Alain Didier OLINGA, juriste, Internationaliste, Maître de Conférences, IRIC/ FPAE
Les liens entre la France et ses anciennes colonies et/ou anciens territoires sous sa tutelle partielle ou totale, ont tissé une histoire pour laquelle la métaphore du « vieux couple » n’est pas usurpée. Dans le cas de la relation Cameroun-France, plusieurs facteurs, objectifs et subjectifs, ont structuré l’évolution de cette dyade. La corrélation entre les années de récession économique au Cameroun (1987-1995), la libéralisation chaotique de la vie politique (1990-1997)[1] et le repositionnement institutionnel en cours de la coopération française avec tous les symboles qui l’ont accompagné (La Baule en 1990, la dévaluation du franc CFA en 1994, la multilatéralisation de l’aide publique, la tentative de régulation des flux migratoires, etc.) offrent à l’observation des faits objectifs. Pour autant, il serait illusoire de penser à un rapport de causalité simple entre ces données et les perceptions et représentations que se font les autorités camerounaises de leurs partenaires français. Les faits historiques anciens et récents et des affects semblent former une concaténation de sentiments, d’attentes, de projections, de diagnostics, de frustrations qui structurent, par hypothèse, ces ambivalences et donc les perceptions et les représentations des autorités camerounaises de l’implication de la France dans la vie économique, sociale, politique et culturelle du Cameroun. L’ambition de l’étude que nous proposons porte sur ce que l’on peut nommer « l’image » ou « le prisme » de la France auprès des décideurs, de ceux qui détiennent une autorité, un pouvoir institutionnel formel et les agents de médiation (« société civile ») qui forment les piliers sociaux et politiques de « l’autorité » au Cameroun : en l’occurrence les élites politiques, les autorités administratives, parapubliques, traditionnelles et les leaders d’une « société civile » composite.
Notre étude est essentiellement qualitative et se fonde sur des entretiens semi-directifs d’une part et ouverts d’autre part (« parole libre » dans la deuxième partie de l’entretien). Les interlocuteurs seront sélectionnés dans l’administration centrale, des administrations décentralisées (Douala, Garoua, Bamenda) et, enfin, des membres de la société civile à Yaoundé et à Douala. Les perceptions-représentations des autorités « décentralisées » ou « déconcentrées » du Cameroun sont également très importantes. Ainsi envisageons-nous d’interroger des responsables en régions (administrations et « société civile »), sur les sites désignés plus haut.
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[1] Voir F. EBOKO, « Les élites politiques au Cameroun. Le renouvellement sans renouveau ? », In Jean-Pascal DALOZ, dir, Le (non-) renouvellement des élite en Afrique subsaharienne, Centre d’Etude d’Afrique Noire, Institut d’Etudes Politiques de Bordeaux, Bordeaux, 1999 : 99-133.